Beau et grotesque à la fois. Sensuellement, deux inconnus s’enlacent tour à tour comme s’ils se connaissaient depuis mille ans. C’est beau, c'est lent, d'élégants affrontements, dramatiques, parfois un peu ridicules aussi. Comme si chaque pas pouvait déclencher une rupture amoureuse. Chaque pivot une gilfe. La passion en chaussures vernies. La transpirations sont les beaux habits.
Enfin c'est ce que j'ai compris.
Inutile de nourrir des rancoeurs.
ll n'est aucune branche qui un jour ne tombe.
N'ayons aucun regret si la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.
On sait que petit à petit, loin des yeux, l'oiseau fait son nid loin du coeur.
Contre toute intuition, les pots fêlés sont ceux qui durent longtemps.
Pas de quoi fouetter un enfant de chœur.
Pas de quoi le noyer dans l'étang.
Enfin je me comprends.
Il fait moite et chaud. Je contemple un moment les lumières de la côte.
Puis je m'assoupis un court moment au son des clapotis.
Rouvrant instinctivement les yeux, je la trouve tout à coup là, assise dans le cockpit.
D'où diable peut-elle bien venir au milieu du mouillage désert ?
Sûrement tombée du ciel, silencieuse, elle me regarde comme une bête curieuse.
Saisi de stupeur, je reste coi, figé, interdit.
Ses cheveux ondulent doucement dans l'air calme, elle demeure immobile.
Elle puis soudain, elle me dit :
-"Dessine-moi un mouton".
